3e Journée Luxembourgeoise de la Traduction et de l’Interprétation

La troisième Journée Luxembourgeoise de la Traduction et de l’Interprétation s’est déroulée le 21 septembre 2018 au Centre national de littérature à Mersch. L’événement a été organisé par l’Association luxembourgeoise des traducteurs et interprètes (ALTI) à l’occasion de la Journée mondiale de la traduction.

ÉDITIONS ANTÉRIEURES

1re Journée luxembourgeoise de la traduction et de l’interprétation 2016
2e Journée luxembourgeoise de la traduction et de l’interprétation 2017

PROGRAMME

09h30 – 09h45 Allocution de bienvenue
par M. Claude Conter, directeur du Centre national de littérature (CNL)
09h45 – 10h00 Allocution de bienvenue et présentation de l’ALTI
Mme Rita Schmit
10h00 – 11h00 « Un voyage à la découverte du métier d’interprète en langue des signes »
Mme Marinella Salami et M. Stéphan Barrère
11h00 – 12h00 « La traduction de la Bible en luxembourgeois : surprises et défis »
Mme Miriam Fleming
12h00 – 14h00 Pause déjeuner
14h00 – 15h00 « L’art du sous-titrage »
Mme Susanne Verberk
15h00 – 16h00 « Les marchés publics de services de traduction : mythes et réalité »
Mme Christine Schmit
16h00 – 17h00 « Le Centre de traduction des organes de l’Union européenne : la traduction spécialisée au service des agences européennes »
M. Thierry Fontenelle

RÉSUMÉS ET BIOGRAPHIES

Un voyage à la découverte du métier d’interprète en langue des signes
par Mme Marinella Salami et M. Stéphan Barrère, interprètes en langue des signes

Résumé
2017 fut une date importante pour l’efsli, le Forum européen des interprètes en langue des signes. En effet, il y a 25 ans, un groupe de professionnels visionnaires, et grâce au soutien des associations de personnes sourdes et des utilisateurs réguliers des langues des signes, éprouvèrent le besoin de structurer cette nouvelle activité. Ils ont alors créé ce qui allait devenir la principale organisation européenne pour la formation, la promotion, la défense et la reconnaissance du métier d’interprète en langue des signes, l’efsli.
Depuis, ce sont ces missions essentielles qui sont dévolues à notre association : proposer un large éventail d’aides, de conseils et de soutiens aux interprètes et à leurs associations nationales mais aussi aux étudiants ou stagiaires, aux clients, aux utilisateurs et structures fournissant ces services d’interprétation.

Cette présentation sera une invitation au voyage à travers l’Europe pour découvrir notre profession, ses valeurs, les règles qui l’encadrent et les futurs défis auxquels l’efsli et ses membres devront faire face dans les années à venir.

Biographie
Marinella Salami (MA) est diplômée, mention honorable, de l’Université de Milan. Elle est interprète en langue des signes et formatrice aux cours sur l’éthique et la pratique professionnelle des interprètes en langue des signes à l’université et dans le cadre de formations professionnelles. Elle a tenu plusieurs rôles au sein de la direction de l’efsli depuis 2007. Elle est aujourd’hui directrice exécutive de cette institution.

Stéphan Barrère est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques et a obtenu un Master 2 d’interprétation F-LSF à l’Université de Lille. Fondateur de l’Agence d’interprétation en langue des signes (i) LSF, il est membre du Conseil d’administration de l’AFILS (Association Française des interprètes en langue des signes) depuis 2013 et a été nommé délégué au sein du Conseil d’administration de l’efsli depuis 1 an.


La traduction de la Bible en luxembourgeois – surprises et défis
par Miriam Fleming, traductrice principale de Bibel fir Lëtzebuerg a.s.b.l.

Résumé
La Bible, le livre le plus traduit au monde, ne l’a jamais été en luxembourgeois dans son intégralité. La question de savoir si le vocabulaire de la langue luxembourgeoise est assez riche et divers pour pouvoir rendre justice à un texte aussi vénéré et célébré dans le monde se posait jusqu’à présent. La publication du Nouveau Testament en luxembourgeois, en octobre 2017, a démontré que la traduction de la Bible en luxembourgeois était possible. Après un aperçu de la structure du processus de traduction (une traduction pas comme les autres), sont présentées quelques surprises révélées par cette traduction (par exemple, en ce qui concerne la richesse du vocabulaire) ainsi que certains défis que les traducteurs ont dû surmonter.

Biographie
Miriam Fleming a grandi dans un environnement bilingue et, après le lycée classique au Luxembourg, a étudié l’histoire moderne à l’Université d’Edimbourg (MA(Hons) History), puis a poursuivi ses études à l’Université de St Andrews (Reformation Studies). Elle a par ailleurs suivi des cours sur la Bible à l’Institute of Biblical Studies (Edimbourg) ainsi que des enseignements spécifiques sur la traduction de la Bible (Bible Translation, SIL International), (Advanced Principles of Bible Translation, Bibles International Inc.). Elle étudie également l’hébreu moderne au Luxembourg (cours privés) et l’hébreu biblique et moderne à Jérusalem (MA Classical Hebrew en cours). Elle a travaillé comme coordinatrice de traductions en Europe pour GoodSeed International (2007-2012). Elle est traductrice principale pour la traduction de la Bible en luxembourgeois, réalisée par Bibel fir Lëtzebuerg a.s.b.l. et Bibles International Inc (2010 à ce jour).


L’art du sous-titrage
par Mme Susanne Verberk, traductrice audiovisuelle

Résumé
Le sous-titrage est, tout comme le doublage, une forme de traduction audiovisuelle. Dans les deux cas, les dialogues d’une œuvre audiovisuelle sont traduits. Dans le doublage, les dialogues originaux sont remplacés par l’interprétation des comédiens. Par contre, dans le sous-titrage, le son original reste audible, ce qui met le sous-titreur devant un défi particulier.
Dans ma présentation, je donnerai un aperçu des particularités qui caractérisent le sous-titrage et j’expliquerai comment elles agissent sur le travail du sous-titreur. Je parlerai également des « erreurs » que l’on peut trouver dans les traductions des sous-titres, et je démontrerai qu’en fait on ne peut pas toujours parler d’une erreur quand une traduction ne correspond pas mot à mot à ce qui est dit dans la langue originale.
Pour finir, je toucherai à une forme de sous-titrage particulière, à savoir le sous-titrage pour sourds et malentendants.

Biographie
Susanne Verberk (MA) est active dans le domaine de la traduction (audiovisuelle) depuis 1998. Après avoir travaillé comme salariée et en free-lance pendant une période de presque 10 ans, elle a établi sa propre société en 2007, portant le nom « Nevero ». En 2016, un deuxième établissement a suivi, aux Pays-Bas. Les deux sociétés sont spécialisées dans la traduction audiovisuelle et notamment l’accessibilité (le sous-titrage pour sourds et malentendants et l’audiodescription destinée aux personnes aveugles et malvoyantes). En outre, l’organisation de cours et d’ateliers est devenue une activité de plus en plus importante.


Les marchés publics de services de traduction : mythes et réalité
par Mme Christine Schmit, vice-présidente de l’Association luxembourgeoise des traducteurs et interprètes

Résumé
« Les marchés publics sont réservés aux grandes agences, on n’a aucune chance d’obtenir un contrat en tant qu’indépendant. » « C’est beaucoup trop compliqué de remplir autant de formulaires. » « Ce n’est pas la peine d’y participer, seuls les moins chers obtiennent le travail. » Voilà quelques-unes des idées reçues sur les marchés publics dans le domaine de la traduction. Le but de cette présentation est de dissiper ces mythes et de montrer la réalité du fonctionnement des marchés publics de services de traduction et notamment leur intérêt pour les traducteurs indépendants.

Biographie
Christine Schmit est traductrice indépendante depuis 2006. Elle traduit de l’allemand, de l’espagnol et de l’anglais vers le français et vers le luxembourgeois, principalement pour les institutions européennes, les cabinets d’avocats et les PME au Luxembourg et dans les pays voisins. Après avoir obtenu une Maîtrise en traduction à l’Université de Genève, elle a suivi des études de droit afin de se spécialiser en traduction juridique et a obtenu une Licence en droit à la Sorbonne et des Masters en droit international, droit européen et droit comparé aux Universités Grenoble-Alpes et Toulouse. Elle est traductrice assermentée près la Cour Supérieure de Justice du Luxembourg, ainsi que membre fondateur et vice-présidente de l’Association luxembourgeoise des traducteurs et interprètes (ALTI).


Le Centre de traduction des organes de l’Union européenne : la traduction spécialisée au service des agences européennes
par M. Thierry Fontenelle, chef du département Traduction du Centre de traduction des organes de l’Union européenne

Résumé
Le Centre de traduction des organes de l’Union européenne a été créé en 1994 afin de répondre aux besoins en traduction des autres agences décentralisées de l’Union européenne et de réaliser des économies d’échelle avec les institutions européennes dans le domaine de la traduction.
Dans cette présentation, j’expliquerai la raison d’être de cette agence européenne, située à Luxembourg, qui dispose de ses propres ressources financières provenant des agences, institutions et organes européens qui la rémunèrent en échange des services qu’elle leur rend. Le Centre de traduction coopère avec 65 institutions et organes de l’UE situés dans 24 États Membres. Cette coopération porte sur les activités linguistiques dans un grand nombre de domaines allant de la toxicomanie et de la pharmacie à la sécurité maritime, en passant par la réglementation en matière de produits chimiques, l’éducation, la sécurité ferroviaire, aérienne, alimentaire, la surveillance financière et la propriété intellectuelle (et plus particulièrement le domaine des marques).

J’aborderai également les activités du Centre dans le domaine de la terminologie, notamment la base de données terminologiques interinstitutionnelle IATE, qui, avec ses 8,5 millions de termes, est probablement le plus gros dictionnaire électronique spécialisé au monde. Je parlerai de la base terminologique IATE2, actuellement en cours de développement, qui remplacera bientôt la base actuelle en offrant des fonctionnalités et une interface plus modernes. Je mentionnerai aussi les nouveaux services linguistiques que le Centre de traduction offre à ses clients, notamment le sous-titrage de vidéos, qui permet aux agences européennes de renforcer leur présence sur les médias sociaux.

L’accent sera mis sur le modèle économique du Centre de traduction, fondé sur une externalisation intensive et un recours à des freelances spécialisés dans des domaines thématiques variés. Les enjeux du moment seront évoqués, qu’il s’agisse de l’utilisation de plus en plus fréquente de la traduction automatique, mais aussi de l’évolution du métier et de la formation des traducteurs.

Biographie
Thierry Fontenelle est chef du département Traduction du Centre de traduction des organes de l’Union européenne, basé à Luxembourg.
Diplômé en philologie germanique de l’Université de Liège, en Belgique (1986), il est également titulaire d’une maîtrise en traduction (1987) et d’un doctorat en linguistique anglaise (1995) de la même université. Il est l’auteur de plusieurs dizaines d’articles dans les domaines du traitement automatique du langage, de la lexicographie, de la terminologie et de la traduction. Il a notamment contribué à deux dictionnaires publiés par Cambridge University Press et édité un recueil intitulé Practical Lexicography : A Reader, publié par Oxford University Press en 2008.
La carrière de Thierry Fontenelle l’a mené à travailler pendant une dizaine d’années à l’Université de Liège, ensuite à la Commission européenne, comme linguiste informaticien (1996-1999), puis à la NAMSA (une agence de l’OTAN appelée aujourd’hui NSPA), au Luxembourg, comme traducteur-interprète (1999-2001). Il a ensuite travaillé aux États-Unis, à Redmond, près de Seattle, au siège de Microsoft, de 2001 à 2009, initialement en tant que développeur puis Senior Program Manager, où il a participé au développement des logiciels de correction linguistique que l’on retrouve notamment en action dans la suite Microsoft Office. Il est ensuite revenu en Europe en 2009 pour rejoindre le Centre de traduction des organes de l’Union européenne.
En décembre 2016, L’Université catholique de Louvain (UCL) lui a décerné un doctorat honoris causa en reconnaissance de ses travaux dans le domaine de la linguistique, de la lexicographie et de la traduction.