4e Journée Luxembourgeoise de la Traduction et de l’Interprétation

La quatrième Journée Luxembourgeoise de la Traduction et de l’Interprétation s’est déroulée le 28 septembre 2019 au Centre culturel Opderschmelz à Dudelange. L’événement a été organisé par l’Association luxembourgeoise des traducteurs et interprètes (ALTI) à l’occasion de la Journée mondiale de la traduction.

ÉDITIONS ANTÉRIEURES

1re Journée luxembourgeoise de la traduction et de l’interprétation 2016
2e Journée luxembourgeoise de la traduction et de l’interprétation 2017
3e Journée luxembourgeoise de la traduction et de l’interprétation 2018

PROGRAMME

09h15–09h45 Accueil et café avec viennoiseries
09h45–10h00 Allocution de bienvenue et brève présentation de l’ALTI
Mme Rita Schmit, présidente de l’ALTI
10h00–11h00 D’Lëtzebuerger Sprooch: Entwécklung an aktuell Schreifweis
(La langue luxembourgeoise : évolution et orthographe actuelle)
M. Marc Barthelemy et Mme Myriam Welschbillig
(En luxembourgeois avec interprétation en anglais)
11h00–12h00 Localisation of video games
Mme Carme Mangiron
(En anglais)
12h00–13h30 Pause déjeuner (buffet)
13h30–14h30 Le métier d’interprète de conférence : un tour d’horizon
Mme Jessica Domingues Mouro et Mme Odette Buyse-Nepper
(En français avec interprétation en anglais)
14h30–15h30 L’aspect (inter)culturel de la traduction gastronomique
Mme Pascale Pay
(En français avec interprétation en anglais)
15h30–16h00 Pause-café
16h00–17h00 La mise en oeuvre de la Directive 2010/64/UE du Parlement européen et du Conseil du 20 octobre 2010 relative au droit à l’interprétation et à la traduction dans le cadre des procédures pénales – La Belgique devenue enfant modèle ?
Mme Doris Grollmann
(En français avec interprétation en anglais)
17h00–18h00 Wissenschaftliches Schreiben in mehreren Sprachen
(La rédaction scientifique en plusieurs langues)
Mme Birgit Huemer
(En allemand avec interprétation en anglais)

La langue luxembourgeoise : évolution et orthographe actuelle

M. Marc Barthelemy – Commissaire à la langue luxembourgeoise et
Mme Myriam Welschbillig – Présidente du Conseil permanent de la langue luxembourgeoise

1re partie

Résumé :
Le luxembourgeois a été un dialecte germanique occidental ayant pour origine le francique mosellan et comprenant une multitude de termes et d’expressions romanes. Longtemps, le luxembourgeois était considéré par les Luxembourgeois eux-mêmes comme dialecte germanique, utilisé pour la communication orale dans le contexte d’une administration fondée sur les langues française et allemande.

L’histoire du Grand-Duché de Luxembourg et notamment les tentatives d’annexion par l’Allemagne pendant les deux Guerres mondiales ont favorisé la volonté des Luxembourgeois à définir leur propre langue. Ceci s’est exprimé par la loi de 1984 définissant le luxembourgeois comme langue nationale des Luxembourgeois.

L’important essor économique du pays et le nombre toujours croissant d’immigrés et de frontaliers qui souhaitent apprendre la langue nationale du pays ont fait apparaître la nécessité de développer davantage la langue luxembourgeoise ce qui a été l’objet de la loi du 20 juillet 2018 relative à la promotion de la langue luxembourgeoise.

Biographie :
Marc Barthelemy est le premier Commissaire fir d’Lëtzebuerger Sprooch, Commissaire à la langue luxembourgeoise, fonction créée par la loi de 2018. Il est diplômé en mathématiques et a travaillé depuis 2000 au Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, étant responsable notamment de l’enseignement et du développement de la langue luxembourgeoise. Il a été membre du Conseil permanent de la langue luxembourgeoise de 2007 jusqu’en 2018 et en a assumé la présidence de 2013 à 2018. Il a publié un certain nombre d’articles sur le luxembourgeois et a coédité un livre sur Michel Rodange à l’occasion du 190e anniversaire du poète, en 2017.

2e partie

D’Praxis huet gewisen, datt et nach eng Rei Onsécherheeten an der Lëtzebuerger Orthographie gëtt. Et sollt awer net alles op d’Kopp gehäit ginn, just fir dës “Lächer” ze stëppelen. Wéi ass ee bei dëser Aarbecht virgaangen a wat huet um Enn geännert?

D’Myriam Welschbillig huet Angewandte Sprach- und Übersetzungswissenschaften op der Uni Heidelberg studéiert a schafft zënter 1995 als fräiberufflech Iwwersetzerin, Korrektorin a Lektorin zu Lëtzebuerg. Dernieft huet si un der neier Orthographie matgeschafft, gëtt Coursen an der Lëtzebuerger Schreifweis an ass zënter 2019 Presidentin vum Conseil fir d’Lëtzebuerger Sprooch.


Localisation of video games

Carme Mangiron, PhD – Universitat Autònoma de Barcelona

ABSTRACT
The entertainment software industry has grown to become a worldwide phenomenon and a multibillion-dollar industry. Its success is due, to a great extent, to localisation practices, which help game companies maximize their return on investment by reaching the widest possible audience. Game localisation is a functional type of translation which is user-centred and strives to reproduce the gameplay experience of the original game. Game localisation shares features with software localisation and audiovisual translation, but also with technical and literary translation, which makes it a rather unique and complex translation modality. This presentation will describe the main features of game localisation, its main priorities and constraints, the different assets requiring localisation, the localisation process, and the main challenges it poses to the translators, such as having to translate blindfolded, translating variables and dealing with space constraints, humour, intertextual allusions, and cultural references.

BIONOTE
Carme Mangiron, PhD, is a lecturer and a member of the research group TransMedia Catalonia at the Universitat Autònoma de Barcelona (UAB). She is the Chair of the MA in Audiovisual Translation and has extensive experience as a translator, specializing in software and game localisation. Her research interests include game localisation, game accessibility, audiovisual translation and accessibility to the media. She has published extensively in international journals and participated in several research projects. Together with Anna Matamala she is currently leading the Research Audiodescription Project: Translation Delivery and New Scenarios, funded by the Spanish Government. She is co-author of Game Localization: Translating for the Global Digital Entertainment Industry (O’Hagan and Mangiron, 2013), one of the editors of Fun for All: Translation and Accessibility Practices in Video Games (Mangiron, Orero & O’Hagan, 2014) and the main organizer of the Fun for All: Translation and Accessibility in Video Games and Virtual Worlds Conference, which started in 2010 and runs every two years.


Le métier d’interprète de conférence : un tour d’horizon

Mme Jessica Domingues Mouro et Mme Odette Buyse-Nepper, membres de l’Association internationale des interprètes de conférence

RÉSUMÉ
2 parcours, 1 rencontre, une même passion: le métier d’interprète de conférence. Et des valeurs partagées.
Venant d’horizons différents, nous allons expliquer nos parcours, les marchés de l’interprétation au Luxembourg, le grand chamboulement suite au départ d’une partie des services de la CE vers Bruxelles et nos efforts pour reconquérir le marché.

BIOGRAPHIES
Jessica Domingues Mouro
Après des études à la Haute École de Bruxelles, suivies d’une accréditation auprès des institutions de l’UE, Jessica se lance à son compte comme interprète de conférence et travaille, au niveau européen, à Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg, et, au niveau national, pour des Ministères et ambassades, la Chambre des députés, divers organes consultatifs, fédérations patronales et syndicales, associations professionnelles, entreprises, instituts de recherche, centres culturels, ONG et particuliers.

Après s’être forgé une expérience solide du métier aux côtés de collègues chevronnés, elle devient interprète-conseil et compose sur mesure des équipes d’interprètes pour des événements multilingues au Grand-Duché.

Elle est membre de l’Association Internationale des Interprètes de Conférence (AIIC), Responsable Communication de la Région Luxembourg et membre du réseau VEGA qui conseille les interprètes débutants.

Elle est également interprète-traductrice assermentée auprès de la Cour Supérieure de Justice de Luxembourg.


L’aspect (inter)culturel de la traduction gastronomique

Mme Pascale Pay – Secrétaire de l’Association luxembourgeoise des traducteurs et interprètes

RÉSUMÉ
Depuis le Moyen-âge, la cuisine occupe une place de choix en France. Dans un premier temps uniquement sur les tables des seigneurs, des rois et des diplomates. L’étalage de raffinement et d’inventivité a fait les beaux jours de la Cour de France qui se servait de sa table comme d’un instrument parmi d’autres de sa puissance, mais aussi comme d’une vitrine du savoir-faire de ses meilleurs artisans. Depuis le XIXe siècle, la cuisine s’est démocratisée par l’arrivée des bistrots et des restaurants accessibles à tous. Ce passé glorieux a toutefois laissé dans la terminologie culinaire de très nombreuses traces qui perdurent encore aujourd’hui. Que ce soit dans de petites ou grandes cuisines, dans des cuisines de bistrot ou de restaurants étoilés, les chefs et leurs brigades se servent toujours de cet héritage culturel pour se comprendre aisément.

Je vais aujourd’hui tenter d’illustrer l’incidence de cet héritage sur la traduction culinaire. Au moyen de quelques exemples parlants, je vous donnerai un aperçu de la difficulté que peut poser la transposition de ces éléments culturels dans un domaine de la traduction dont la simplicité n’est qu’apparente.

BIOGRAPHIE
Titulaire d’une licence (actuellement master) en traduction néerlandais, anglais et français de l’ISTI à Bruxelles, Pascale Pay s’est immédiatement lancée comme traductrice indépendante en acceptant un projet de plusieurs mois pour le plus important bureau de traduction de Bruxelles. Parallèlement à ces études de base, elle suit des cours supplémentaires d’italien organisés par l’ISTI.
De 2005 à 2007, en plus de sa charge d’indépendante, elle assure le cours de traduction spécialisée anglais – français à l’Université de Lille Charles De Gaulles en qualité d’intervenante externe. Après ces 2 années intenses, elle se voit contrainte de ne pas renouveler l’expérience pour des raisons personnelles.
Pendant l’année académique 2009-2010, elle assure 2 cours de traduction à l’Université de Liège en qualité de maître de conférences. Les cours donnés sont traduction économique en 2e année de master et traduction générale en 3e année bachelier, dans les 2 cas néerlandais vers le français.
Depuis 2007, elle a installé son activité professionnelle au Grand-Duché de Luxembourg. Elle est rapidement devenue membre de l’Association luxembourgeoise des traducteurs et interprètes dont elle est la secrétaire depuis plusieurs années. Elle est également traductrice expert (assermentée) près la Cour supérieure de justice du Grand-Duché de Luxembourg depuis plusieurs années et traductrice assermentée près les tribunaux belges depuis 1997.


La mise en œuvre de la Directive 2010/64/UE du Parlement européen et du Conseil du 20 octobre 2010 relative au droit à l’interprétation et à la traduction dans le cadre des procédures pénales
La Belgique devenue enfant modèle ?

Mme Doris Grollmann – Membre du Conseil d’administration de la Chambre belge des traducteurs et interprètes (CBTI)

Jusqu’en 2014 la législation régissant l’accès au titre de traducteur et interprète juré en Belgique était quasi inexistante. La Chambre belge des traducteurs et interprètes n’avait de cesse d’épingler les conséquences néfastes pour le fonctionnement de la Justice dans son ensemble. En participant au projet Grotius98/GR/131 Establishing EU equivalences in the standards of training, assessment and practice of legal interpreters devenu la base du livre vert « Green Paper on procedural safeguards in criminal proceedings throughout the EU » aboutissant finalement pour sa part à la Directive 2010/64/UE du Parlement européen et du Conseil du 20 octobre 2010 relative au droit à l’interprétation et à la traduction dans le cadre des procédures pénales, la CBTI s’est qualifiée comme interlocuteur de choix dans les pourparlers en faveur d’une réglementation.

En 2002 le Ministre de la Justice belge à l’époque charge la CBTI d’écrire un texte de base pour une loi réglementant le statut et l’exercice des professions de traducteur et interprète jurés en Belgique. Après un long périple Le Moniteur belge publie finalement le 10 avril 2014 la « Loi modifiant diverses dispositions en vue d’établir un registre national des experts judiciaires et établissant un registre national des traducteurs, interprètes et traducteurs-interprètes jurés » et les traducteurs et interprètes jurés en Belgique ont enfin un statut. Suivront des arrêtés royaux d’exécution consacrés à la formation, la déontologie et la tarification et un Manuel de Qualité. Une approche très sérieuse et consciencieuse qui a fait si longtemps défaut.

Dans son exposé, Doris Grollmann résume les dispositions de la nouvelle législation réglementant le statut de traducteur, interprète et traducteur-interprète jurés et examine les points forts et les faiblesses de ces nouvelles dispositions.

BIOGRAPHIE
Doris Grollmann, traductrice indépendante et assermentée pour les langues anglais, français, néerlandais et allemand en Belgique, a fait ses études à la Fachhochschule für Dolmetscher und Übersetzer à Cologne. Dès le début de sa carrière comme traducteur juré elle se rend compte des conséquences néfastes pour l’exercice de la profession et la qualité de la procédure lorsqu’une deuxième langue y intervient. Membre du Conseil d’administration de la CBTI depuis 1991, dont elle était pendant huit ans la présidente, elle a depuis le début le statut des traducteurs/interprètes dans ses attributions. Elle a participé au projet Grotius98/GR/131 Establishing EU equivalences in the standards of training, assessment and practice of legal interpreters devenu la base du livre vert « Green Paper on procedural safeguards in criminal proceedings throughout the EU ». Elle a participé jusqu’à ce jour à d’innombrables réunions au sein de la Direction générale de l’organisation judiciaire pour contribuer à donner forme à la législation actuelle sur les traducteurs et interprètes jurés en Belgique. Elle était membre du Conseil de FIT Europe de 2011 à 2014 assurant la liaison entre les instances européennes et les représentants de la profession.


Wissenschaftliches Schreiben in mehreren Sprachen

Dr. Birgit Huemer – Universität Luxemburg

ABSTRACT
In diesem Vortrag widme ich mich den Besonderheiten der Verwendung von Sprache in der Wissenschaft und den Äquivalenzproblemen zwischen den Wissenschaftssprachen, die sich für Verfasser wissenschaftlicher Texte daraus ergeben. Dies betrifft Schreibnovizen – also Studenten, die das Handwerkszeug wissenschaftlichen Arbeitens und dessen sprachliche Vermittlung erst erlernen müssen – ebenso wie professionelle Schreiber wissenschaftlicher Texte oder Übersetzer.

Zu Beginn gehe ich kurz auf die historische Entwicklung der Wissenschaftssprachen und deren Unterschiede in der sprachlichen Herausbildung wissenschaftlicher Handlungen und Konzepte ein. Im Hauptteil widme ich mich dann einigen spezifischen Äquivalenzproblemen zwischen den Wissenschaftssprachen, die mit Beispielen illustriert werden. Dabei werde ich aus einem unserer Forschungsschwerpunkte im Sprachenzentrum der Universität Luxemburg: „Wissenschaftliche Kommunikation in mehreren Sprachen“ und den daraus entstandenen Forschungsprojekten und Publikationen berichten.

KURZBIO
Dr. Birgit Huemer hat 2010 am Institut für angewandte Sprachwissenschaften an der Universität Wien promoviert. Seit 2014 arbeitet Dr. Huemer als Assistenzprofessorin und stellvertretende Leiterin des Sprachenzentrums an der Universität Luxemburg, wo sie in den Bereichen Textlinguistik, Sprachdidaktik, Mehrsprachigkeit und Schreibwissenschaft forscht und lehrt.